rassasié de bavardage, car, si tu as raison, c’est que je préfère me taire.
Je sens bien que monsieur me ménage ; il s’abaisse pour ne pas me faire honte. Les voyageurs ont ainsi la coutume de prendre tout en bonne part, et de bon cœur ; je sais fort bien qu’un homme aussi expérimenté ne peut s’entretenir avec mon pauvre langage.
Un regard de toi, une seule parole m’en dit plus que toute la sagesse de ce monde.
Que faites-vous ?… Comment pouvez-vous baiser ma main ? elle est si sale, si rude ! Que n’ai-je point à faire chez nous ? Ma mère est si ménagère…
Et vous, monsieur, vous voyagez donc toujours ainsi ?
Ah ! l’état et le devoir nous y forcent ! Avec quel chagrin on quitte certains lieux ! et on n’oserait pourtant pas prendre sur soi d’y rester.
Dans la force de l’âge, cela fait du bien, de courir çà et là librement par le monde. Cependant, la mauvaise saison vient ensuite, et se traîner seul au tombeau en