Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/162

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d’étoiles, vous allez entendre un vrai chef-d’œuvre ; je lui chante une chanson morale, pour la séduire tout à fait.


Il chante en s’accompagnant avec la guitare.


Devant la maison
De celui qui t’adore,
Petite Lison,
Que fais-tu, dès l’aurore ?
Au signal du plaisir,
Dans la chambre du drille
Tu peux bien entrer fille,
Mais non fille en sortir.

Il te tend les bras,
À lui tu cours bien vite ;
Bonne nuit, hélas !
Bonne nuit, ma petite !
Près du moment fatal,
Fais grande résistance,
S’il ne t’offre d’avance
Un anneau conjugal.


VALENTIN s’avance.

Qui leurres-tu là ? Par le feu ! maudit preneur de rats !… au diable d’abord l’instrument ! et au diable ensuite le chanteur !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

La guitare est en deux ! elle ne vaut plus rien.

VALENTIN.

Maintenant, c’est le coupe-gorge ?

MÉPHISTOPHÉLÈS, à Faust.

Monsieur le docteur, ne faiblissez pas ! Alerte ! tenez vous près de moi, que je vous conduise. Au vent votre flamberge ! Poussez maintenant, je pare.

VALENTIN.

Pare donc !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Pourquoi pas ?

VALENTIN.

Et celle-ci ?