Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/168

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MÉPHISTOPHÉLÈS.

Hé ! hé ! il veut, je pense, singer les hommes. Qu’il marche donc droit au nom du diable, ou bien je souffle son étincelle de vie.

LE FOLLET

Je m’aperçois bien que vous êtes le maître d’ici, et je m’accommoderai à vous volontiers. Mais songez donc ! la montagne est bien enchantée aujourd’hui, et, si un feu follet doit vous montrer le chemin, vous ne pourrez le suivre bien exactement.




FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS, LE FOLLET.


CHŒUR ALTERNATIF.


Sur le pays des chimères
Notre vol s’est arrêté :
Conduis-nous en sûreté
Pour traverser ces bruyères,
Ces rocs, ce champ dévasté.

Vois ces arbres qui se pressent
Se froisser rapidement ;
Vois ces rochers qui s’abaissent
Trembler dans leur fondement.
Partout le vent souffle et crie.

Dans ces rocs, avec furie,
Se mêlent fleuve et ruisseau ;
J’entends là le bruit de l’eau,
Si cher à la rêverie !
Les soupirs, les vœux flottants,
Ce qu’on plaint, ce qu’on adore…
Et l’écho résonne encore
Comme la voix des vieux temps.

Ou hou ! chou hou ! retentissent ;
Hérons et hiboux gémissent,
Mêlant leur triste chanson ;
On voit de chaque buisson