Les airs tièdes s’emplissent
Autour du gazon vert ;
Doux zéphyrs, nuages zébrés
Apportez le crépuscule.
Chuchotez de douces paroles de paix.
Bercez le cœur dans un repos d’enfant ;
Et sur les yeux de cet homme fatigué
Fermez les portes du jour.
La nuit déjà est tombée.
L’étoile s’allie à l’étoile ;
De grandes lumières, de petites étincelles
Scintillent ici comme au loin.
Se mirent là-bas dans le lac transparent,
Et éclairent la nuit là-haut ;
La pompe sereine de la lune
Scelle le bonheur du repos.
Déjà les heures sont passées,
Joie et douleur ont disparu.
Pressens-le, tu pourras guérir ;
Confie-toi au nouveau regard du jour.
Les vallées verdissent, les collines grandissent,
Et s’accouplent pour faire de l’ombre en repos ;
Partout en folâtres flots d’argent
La semence vogue vers la récolte.
Aie le désir d’avoir des désirs,
Aspire à ces splendeurs du ciel ;
La prison qui t’entoure est fragile ;
Le sommeil est l’écorce ; rejette-la.
Ne tarde pas à te lancer dans l’action.
Si la foule traîne en hésitant,
Le noble esprit peut tout accomplir
Quand il comprend et saisit tout.
Écoutez, écoutez ! La tempête des Heures
Résonne déjà pour les oreilles des esprits ;
Déjà le nouveau jour est né.
Les portes du rocher grincent en ronflant ;
Les roues de Phébus craquent en roulant.