Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/259

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rôde, pillant et guettant sa proie, c’était là son penchant et sa destinée.

La reine de Sparte m’ordonne de vous saluer comme ducs. Mettons maintenant à ses pieds et la montagne et la vallée, et la conquête de l’empire sera à vous. Toi, Germain, défends les baies de Corinthe avec des boulevards et des digues. Et toi, Goth, je recommande à ta résistance l’Achaïe avec ses cent gorges. Que les armées des Francs marchent vers Élis, que les Saxons aient Messine en partage, que le Normand balaye les mers, et qu’il grandisse l’Argolide.

Alors, chacun demeurera chez soi et dirigera la force et l’éclair vers l’extérieur ; mais Sparte trônera sur vous, siège de la reine pour de longues années. Elle vous voit jouir à la fois, vous, tous et chacun, de pays où rien ne manque. Vous chercherez avec confiance, à ses pieds, sanction, droit et lumière.


Faust descend, les princes font un cercle autour de lui, afin d’écouter mieux l’ordre et l’ordonnance.


LE CHŒUR.


Celui qui demande la plus belle pour soi,
Bravement avant toute chose
Doit avec sagesse regarder ses armes :
En flattant, il a bien su gagner
Ce qu’il y a de plus désirable sur terre ;
Mais il ne le possédera pas tranquillement :
De rusés séducteurs la surprennent,
Des brigands audacieux la lui arrachent,
Qu’il y pense et y prenne garde.
Je loue notre souverain pour cela ;
Je l’estime plus haut que tous les autres,
D’avoir réussi, par sa prudence et par sa valeur,
À faire que les forts soient là, obéissants,
Debout, à attendre son signal.
Ils exécutent loyalement son ordre ;
Chacun en tirant profit pour soi,
Comme pour appeler le remerciement du prince,
Et tous deux pour le profit de la gloire, son égale.
Car qui l’arrachera désormais
Au puissant qui la possède ?
Elle lui appartient. Oh ! qu’il la garde !