Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/261

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hommes ou des dieux ? » C’est ainsi qu’Apollon s’était associé aux pasteurs ; car, là où la nature règne dans sa pureté, tous les mondes s’embrassent et se confondent. (Assis à côté d’elle.) Ainsi pour toi comme pour moi, tout a réussi ; oublions le passé ; oh ! sois fière de ton origine divine, tu appartiens entièrement au premier monde. Un château ne doit pas t’enfermer. Conservant son éternelle jeunesse, pour nous, pour nos délices, l’Italie est voisine encore de Sparte. Appelée à jouir du bonheur le plus sublime, tu touches au point suprême de ton sort : les trônes se changent en verdure, notre bonheur est libre au sein de la nature.


La scène change. Des kiosques fermés s’adossent à un rang de casernes entourées de treillages ombragés. Faust et Hélène ne sont pas vus. Le chœur, dormant, est dispersé çà et là.


PHORKYAS.

Je ne sais pas depuis quand les filles dorment ; si elles ont rêvé ce que j’ai vu clairement, je l’ignore. Éveillons-les. Les jeunes gens s’étonneront, et vous, adultes, qui, assis là-bas, attendez pour voir enfin la solution de ces miracles dignes de foi. Debout ! debout ! secouez vos cheveux, ne clignotez plus, et écoutez-moi.

LE CHŒUR.

Parle toujours et raconte ce qui s’est passé de merveilleux ; nous désirons entendre ce que nous ne pouvons pas croire, car nous nous ennuyons à regarder ces rochers.

PHORKYAS.

À peine vous êtes-vous frotté les yeux, mes enfants, et déjà vous vous ennuyez. Apprenez donc ce qui suit : dans ces cavernes, dans ces grottes et kiosques, notre seigneur et son épouse trouvaient protection et sûreté, comme un couple amoureux épris des charmes de la nature.

LE CHŒUR.

Comment, là-dedans ?