Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/292

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rents qui sont impies ont des enfants perdus et mal conseillés, comme il s’est vu de Cam, Gen. 4 ; de Ruben, Gen. 49 ; d’Absalon, 2 Reg. 15, 18. Ce que je récite ici, d’autant que cela est notoire quand les parents abandonnent leur devoir et sollicitude, par le moyen de quoi ils seraient excusables. Tels ne sont que des masques, tout ainsi que des flétrissures à leurs enfants ; singulièrement comme il est advenu au docteur Fauste d’avoir été mené par ses parents. Pour mettre ici chaque article, il est à savoir qu’ils l’ont laissé faire en sa jeunesse à sa fantaisie, et ne l’ont point tenu assidu à étudier, qui a été envers lui par sesdits parents encore plus petitement. Item, quand ses parents, vu sa maligne tête et inclination, et qu’il ne prenait pas plaisir à la théologie, et que de là il fut encore approuvé manifestement, même il y eut clameur et propos commum, qu’il allait après les enchantements, ils le devaient admonester à temps, et le tirer de là, comme ce n’était que songes et folies, et ne devaient pas amoindrir ces fautes-là, afin qu’il n’en demeurât coupable.

Mais venons au propos. Comme donc le docteur Fauste eut parachevé tout le cours de ses études, en tous les chefs plus subtils de sciences, pour être qualifié et approuvé, il passa outre de là en avant, pour être examiné par les recteurs, afin qu’il fût examiné pour être maître, et autour de lui y eut seize maîtres, par qui il fut ouï et enquis, et, avec dextérité, il emporta le prix de la dispute.

Et ainsi, pour ce qu’il fut trouvé avoir suffisamment étudié sa partie, il fut fait docteur en théologie. Puis, après, il eut encore à lui en tête folle et orgueilleuse, comme on appelle des curieux spéculateurs, et s’abandonna aux mauvaises compagnies, et, mettant la sainte Écriture sous le banc, et mena une vie d’homme débauché et impie, comme cette histoire donne suffisamment à entendre ci-après.

Or, c’est au dire commun et très-véritable, qui est au plaisir du diable, il ne le laisse reposer ni se défendre. Il entendit que, dans Cracovie, au royaume de Pologne, il y avait eu ci-devant une grande école de magie, fort