Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/304

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un petit vent comme un rafraîchissement et une récréation ; il entendit aussi là-dessus certains instruments, dont toute l’harmonie était fort plaisante ; et toutefois il ne put voir aucun instrument, ni comment ils étaient faits, tant l’enfer était en feu, et n’osa pas demander de quelle forme ils étaient faits ; car il lui avait été défendu auparavant, qu’il ne pouvait absolument parler ni demander d’aucune chose, parce qu’il était ainsi englouti de son diabolique serpent, de Belzebub et de deux ou trois autres. Alors, le docteur Fauste entra encore plus avant dans l’abîme, et, les trois s’en étant allés avec le susdit Belzebub, il se rencontra au docteur Fauste sur cela un gros cerf-volant avec de grosses cornes et trompes, qui voulut fracasser ou enfondrer le docteur Fauste en l’abîme susdit, dont il eut grande frayeur ; mais les trois susdits serpents chassaient avec ledit cerf. Comme donc le docteur Fauste se vit entrer plus avant au fond de la caverne, il vit que tout à l’entour de lui il n’y avait rien que des verminiers et couleuvres puantes. Mais les couleuvres étaient fort grosses ; après lesquelles vinrent des ours volant comme au secours, qui combattirent et joutèrent contre les couleuvres, et les vainquirent tellement, qu’il lui fut sûr et libre de passer par là, et, comme il fut arrivé plus en avant en descendant, voici un gros taureau volant qui venait dessus une grande porte et tour, qui s’en courut ainsi furieux et bramant contre Fauste, et poussa si rudement contre son siège, que le siège et le serpent avec vint à donner dessus dessous avec ledit Fauste.

Le docteur Fauste tomba encore plus bas dans l’abîme avec de grandes blessures et avec un grand cri ; car il pensait déjà maintenant : « C’est fait de moi ! » même il ne pouvait plus avoir son esprit. Toutefois, il le vint encore attaquer, pour le faire tomber plus bas ; un vieux, tout hérissé magot, vint le tourmenter et irriter. En la suprémité de l’enfer, il y avait un brouillard si épais et ténébreux, qu’il ne voyait rien du tout, et au-dessus il se forma une grosse nuée sur quoi montaient deux gros dragons, et menaient un chariot avec eux, où le vieux magot