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XLII

Tel Breughel, aux conceptions infernales et nébuleuses, trouble le regard incertain avec des créations mornes et composées d’après ses caprices ; tel aussi Dürer bouleverse notre saine raison avec ses images apocalyptiques, tout à la fois êtres humains et rêves de son imagination ; tel un poète excite la curiosité de l’oreille surprise, en chantant avec puissance les sphynx, les sirènes, les centaures ; tel un rêve agite l’homme soucieux, quand il croit saisir quelque chose, aller en avant et que tout plane dans le vague : ainsi nous égare Bettine en changeant la destination de ses gracieux membres ; mais elle nous réjouit dès qu’elle se remet sur les pieds.