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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/106

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ut se soulager par les larmes, et il accroît son ardeur, et en toi tout résonne, tout tremble et frémit et tous tes sens défaillissent ; et il te semble défaillir toi-même et tu succombes ; et autour de toi tout se plonge dans la nuit, et toi, dans le sentiment toujours plus vif de toi-même, tu embrasses un monde et tu meurs.

PANDORE, se jetant au cou de Prométhée.

Ô mon père, mourons !

PROMÉTHÉE.

Pas encore.

PANDORE.

Et après la mort ?

PROMÉTHÉE.

Quand toutes choses… le désir et la joie et la douleur… se sont abîmées dans une orageuse jouissance, puis se sont apaisées et endormies dans la volupté… alors tu renais à la vie, tu renais avec toute la fraîcheur de la jeunesse, pour craindre, pour espérer, pour désirer encore.