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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/113

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suis fâchée pour lui. Il pourrait vivre bien eontent : il est seul ; il a de son père un beau bien ; il est jeune et gaillard. A présent, il veut, à toute force, avoir une femme, et justement moi. Il en trouverait dix pour une dans le pays. Pourquoi vient-il si haut chez nous ? Pourquoi me veut-il moi justement ?

LE PÈRE.

Parce qu’il t’aime.

. Bjetely.

Je ne sais ce qu’il Yeut ; il ne sait que me tourmenter.

LE PÈRE.

Pour moi, il ne.me déplairait pas.

B.ETELY.

Il ne.me déplaît pas non plus. Il est joli, actif, brave. L’autre jour, à la foire, il a hardiment jeté par terre cet étranger, qui se vantait d’être si bon lutteur. Il me plaît d’ailleurs tout à fait. Si seulement ces garçons ne voulaient pas épouser tout de suite, et, lorsqu’une fois on a été gracieuse avec eux, s’ils ne vous fatiguaient pas ensuite tout le jour !

LE PÈRE.

Ce n’est que depuis un mois qu’il vient si souvent.

Bjetely.

Il ne se passera pas bien du temps avant qu’il revienne, car, de grand matin, je l’ai vu se glisser dans le pâturage qu’il a dans la forêt là-haut.. De ses jours il n’a visité si souvent ses vaches que depuis quelque temps. Je voudrais qu’il me laissât en repos…. La toile est déjà presque sèche. Comme le soleil est déj à haut ! Et votre déj euner ?

LE PÈRE.

Je le trouverai bien. Aie soin seulement que le dîner soit prêt à l’heure qu’il faut.

BjETELY.

C’est mon affaire plus que la vôtre. (Le père s’en va.)

B^lTELY.

En effet, le voici ! je l’ai bien dit. Les amants sont aussi ponctuels que le soleil. Il me faut commencer une gaie chanson, afin