Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/142

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SIEVERS.

Mêlez-vous de vos affaires. Vous n’avez rien à voir à notre table.

DEUXIÈME CAVALIER.

Qui vous permet de parler avec irrévérence de notre évêque ?

SIEVERS.

Ai-je à vous rendre compte ? Voyez donc l’impudent ! (Le premier cavalier donne un soufflet à Sievers.)

METZLER.

Tue-moi ce chien !

DEUXIÈME CAVALIER.

Viens ici, si tu as du cœur. (Ils se battent.)

L’AUBERGISTE, les séparant.

Voulez-vous rester tranquilles ! mille diables ! À la porte, si vous avez quelque chose à démêler ! Dans mon auberge, tout doit se passer décemment et sans bruit. (Il met les cavaliers à la porte.) Et vous, ânes que vous êtes, pourquoi commencez-vous ?

METZLER.

Pas tant de sottises, Jean, ou nous te tombons sur le dos. Viens, camarade, nous les rosserons là dehors. (Entrent deux cavaliers de Berlichingen.)

PREMIER CAVALIER.

Qu’y a-t-il ?

SIEVERS.

Eh ! bonjour, Pierre ! Guy, bonjour ! D’où venez-vous ?

DEUXIÈME CAVALIER.

Ne va pas te permettre de dire à personne qui nous servons.

SIEVERS, à voix basse.

Gœtz, votre maître, n’est donc pas loin non plus ?

PREMIER CAVALIER.

Tiens ta langue !… Êtes-vous en querelle ?

SIEVERS.

Vous avez rencontré les drôles là dehors : ils sont de Bamberg.

PREMIER CAVALIER.

Que font-ils ici ?

METZLER.

Weislingen est là-haut, au château, chez monseigneur : ils l’ont escorté.