Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/261

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bler plus redoutable, parce que le sang du comte de Helfenstein souille tes habits ?

METZLER.

Berlichingen !

GŒTZ.

Tu peux prononcer mon nom : mes enfants n’en rougiront pas.

METZLER.

Lâche drôle que tu es ! Valet de princes !… (Gœtz lui décharge sur la tête un coup qui l’étend par terre. Les autres se jettent entre eux.)

KOHL.

Vous êtes fous. L’ennemi débouche de tous côtés et vous querellez !

LINK.

En avant ! en avant ! (Tumulte et combat.)

WEISLINGEN, CAVALIERS.
WEISLINGEN.

Sus ! Sus ! Ils fuient. Que la pluie et la nuit ne vous arrêtent pas. On dit que Gœtz est avec eux. Tâchez de le prendre. Il est grièvement blessé, disent les nôtres. (Les cavaliers s’éloignent.) Et, si je te tiens !… Ce sera une grâce encore, si nous exécutons en secret, dans la prison, ta sentence de mort… Alors il est effacé de la mémoire des hommes, et tu peux battre plus librement, cœur insensé ! (Il s’éloigne.)

Une forêt sauvage. Un camp de bohémiens. Il fait nuit.

UNE MÈRE BOHÉMIENNE, auprès du feu.

Ma fille, raccommode le toit de chaume sur le fossé ; il pleuvra encore assez cette nuit. (Entre un petit garçon.)

L’ENFANT.

Un hamster, ma mère, et deux souris des champs !

LA MÈRE.

Je vais te les écorcher et les rôtir, et de la peau je te ferai un bonnet… Tu saignes ?