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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/29

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Mon ami, je resterai avec toi. De tendres chansons nous feront passer le temps.

ÉRIDON.

Ma bien-aimée, va !

AMINE.

Va, va chercher ta flûte.

ÉRIDON.

Tu le veux ! (Il s’éloigne.)

SCÈNE VI.

AMINE, seule.

Il semble affligé, et en secret il est transporté de joie. Avec lui tu emploieras vainement la tendresse. Est-il ému de ce sacrifice ? Il semble à peine en être touché. Il le tient pour un devoir. Que veux-tu, pauvre cœur ? Tu murmures, tu oppresses mon sein. Ai-je mérité cette douleur ? Oui, tu la mérites. Tu le vois, il ne cesse pas de t’affliger, et pourtant tu ne cesses pas d’aimer. Je ne le souffrirai pas plus longtemps. Silence. Ah ! déjà j’entends là-bas la musique. Le cœur me bat ; mon pied veut courir. Je veux ? Qu’est-ce qui oppresse de la sorte mon sein agité ? Quelle angoisse je sens ! Des flammes brûlantes dévorent mon cœur. Courons à la fête ! Ah ! il me retient. Fille infortunée ! Voilà donc le bonheur de l’amour ! (Elle se jette sur le gazon et pleure. À l’entrée de Lamon et d’Églé, elle se lève et s’essuie les yeux.) Malheur ! Ils viennent ! Comme ils vont se railler de moi !

SCÈNE VII.

AMINE, ÉGLÉ, LAMON.
ÉGLÉ.

Vite ! La troupe s’en va ! Amine !… Comment ?… Des larmes ?…

LAMON.

(Il ramasse la couronne.)

La couronne ?

ÉGLÉ.