Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/434

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je l’ignore.

BEAUMARCHAIS.

Tu le sais. Je t’en prie à genoux, dis-le moi.

SOPHIE.

Au nom du ciel, Buenco !

MARIE.

Ah ! j’étouffe ! j’étouffe ! (Elle tombe à la renverse. ) Clavijo !

SOPHIE.

Au secours ! Elle meurt ! ; - ".

MARIE.

Ne nous abandonne pas, grand Dieu !… Va-t’en, mon frère, va-t’en ! Beaumarchais. Il se prosterne devant Marie, qui, malgré tous

les secours, ne revient pas à elle. Moi te laisser ! t’abandonner !

SOPHIE.

Eh bien, reste, et nous fais tous mourir, comme tu as fait mourir Marie. Tu es morte, ô ma sœur, par l’emportement de ton frère !

BEAUMARCHAIS.

Arrête, ma sœur !

Sophie, avec ironie. Sauveur ! vengeur !… Songe à toi-même !

BEAUMARCHAIS.

Ai-je mérité ?…

SOPHIE.

Rends-la-moi ! Et va en prison, va sur l’échafaud, va, verse ton sang et rends-moi ma sœur !

BEAUMARCHAIS.

Sophie !

SOPHIE.

Ah ! elle n’est plus, elle est morte…. Eh bien, conserve-toi pour nous ! (Elle se jette dans les bras de son frère. ) Mon frère, conserve-toi pour nous, pour notre père ! Hâte-toi ! hâte-toi ! C’était sa destinée ! Elle l’a remplie. Il est un Dieu au ciel : laisselui la vengeance.



V

BUENCO.

Partons,