Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/440

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SOPHIE.

Donne-lui la main, Buenco.

Clavijo, à Sophie.

Je te remercie ! Tu es toujours la même. Je vous remercie ! Et, si tu planes encore autour de cette place, ombre de ma bien-aimée, regarde, vois cette bonté céleste !… Veuille la bénir et me pardonner aussi !… Je vais à toi ; je vais…. Sauvetoi, mon frère ! Dites-moi, m’a-t-elle pardonné ? Comment estelle morte ?

SOPHIE.

Sa dernière parole fut ton malheureux nom. Elle est morte sans nous faire ses adieux.

CLAVIJO.

Je la suis, et lui porterai les vôtres. (Surviennent Carlos et un

domestique.) ’

CARLOS.

Clavijo ! Des assassins !

CLAVIJO.

Écoute-moi, Carlos r tu vois ici les victimes de ta sagesse…. Et maintenant, au nom du sang avec lequel s’écoule incessamment ma vie, sauve mon frère !…

CARLOS.

Mon ami !… Vous restez là immobiles ? Courez au chirurgien !

(Le domestique quitte la scène.)

CLAVIJO.

C’est inutile. Sauve, sauve mon malheureux frère…. Ta main comme gage ! Ils m’ont pardonné et je te pardonne. Accompagne-le jusqu’à la frontière, et…. Ah !

Carlos, frappant du pied. Clavijo ! Clavijo !,

Clavijo, s’approchant du cercueil, sur lequel on l’appuie. Marie, ta main ! (Il décroise les mains de Marie et prend la main droite.)

Sophie, à Beaumarchais. t

Va-t’en, malheureux ! va-t’en !