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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/490

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nous la résoudre ? J’ai beaucoup souffert : ainsi, point de résolutions violentes. M’entends-tu, Fernand ?



FERNAND.

J’écoute.

CÉCILE.

Que ton cœur me comprenne. Je ne suis qu’une femme, une femme affligée et gémissante ; mais la résolution est dans mon âme.... Fernand...’. j’y suis résolue.... je te quitte. Fernand, d’un ton moqueur.

Sans autre façon ?

CÉCILE.

Crois-tu que, pour quitter ce qu’on aime, on doive prendre congé derrière la porte ?

FERNAND.

Cécile !

CÉCILE.

Je ne te reproche rien, et ne crois pas que je te fasse un si grand sacrifice. Jusqu’à présent je pleurais ta perte. ; je me consumais de chagrin pour ce que je ne pouvais changer. Je te retrouve : ta présence me communique une nouvelle vie, de nouvelles forces. Fernand, je sens que mon amour pour toi n’est pas intéressé ; n’est pas la passion d’une amante, qui sacrifierait tout pour posséder l’objet de ses vœux. Fernand, mon cœur est aimant et plein de toi ; c’est le sentiment d’une épouse, qui, par amour, peut sacrifier son amour même.

FERNAND.

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CECILE.

Je veux que tu sois heureux. J’ai ma fille.... et un ami en toi. Séparons-nous sans être désunis. Je veux vivre éloignée de toi et rester témoin de ton bonheur. Je veux être ta confidente ; tu verseras ta joie et tes peines dans mon sein ; tes lettres seront toute ma vie, et les miennes te paraîtront comme une aimable visite.... Ainsi tu restes à moi ; tu n’es pas relégué avec Stella

CŒTHE. — TH. 1 SI