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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/112

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l’embrassant et la pressant avec force sur son cœur. Douce, délicieuse enfant !

La Nièce, te repoussant. Au nom du ciel, monsieur le marquis !

LE MARQUIS.

Nous sommes seuls : ne craignez rien ! •

La Nièce, s’arrachantdc ses bras. La marquise m’attend. (A part.) Si le chevalier était encore là !

LE MARQUIS.

Qu’avez-vous ? Vous semblez toute bouleversée.

LA NIÈCE.

Ah Dieu ! les exigences de ma tante….

LE MARQUIS.

Tu m’affliges, chère enfant ; mais je veux te sauver.

LA NIÈCE.

Vous savez pourtant que cette nuit je dois jouer le rôle de la princesse. C’est épouvantable ! Venez ! (Dans l’intervalle, elle regarde avec crainte du cote du cabinet.)

LE MARQUIS.

Restez, restez : c’est précisément pourquoi je suis ici. Jouez bien votre rôle cette nuit : vous n’avez rien à craindre.

LA NIÈCE.

Eh bien, allons.

LE MARQUIS.

Non pas ; je voulais vous dire….

LA NIÈCE.

Nous aurons le temps demain.

LE MARQUIS.

Nullement. Vous semblez ne pas craindre ces aventures autant qu’il conviendrait.

La Nièce. Même jeu. Je suis dans la plus grande perplexité.

Le Marquis.

Cette nuit vous réserve encore quelque chose d’étrange, à quoi vous ne pensez pas.

La Nièce. Quoi donc ? Vous m’effrayez !