Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/126

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a prêle l’oreille à cet entretien. Quelle scène nouvelle et inattendue ? Arenez de ce côté. Si nous ne restons unis, nous sommes perdus tous ensemble. (Le Marquis, la Marquise, la Nièce, veulent se retirer du côté par lequel ils sont entrés ; deux Suisses leur ferment le passage.) Nous sommes perdus.

LE MARQUIS.

Nous sommes trahis.

LA NIÈCE.

é

C’est fait de moi. . Le Chanoine, qui se trouve en ce moment à côté de la Nièce. O Dieu !

LE COMMANDANT.

Que personne ne quitte la place. Vous êtes tous mes prisonniers.

Le Chanoine,’indiquanl la Nièce. Madame aussi ?

LE COMMANDANT.

Sans doute ! %

LE CHANOINE.

Mon malheur est si grand que je ne. puis l’envisager.

LE COMMANDANT.

Pas aussi grand que votre imprudence.

LE CHANOINE.

J’accepte tous les reproches, tous les châtiments que peut m’infliger une justice offensée ; je vous suis, traînez-moi dans un cachot, si cela vous est ordonné, mais respectez cette personne céleste ! Cachez ce que vous avez vu, mentez, inventez. Vous rendrez au prince un plus grand service, qu’en lui découvrant la triste, l’affreuse vérité, que sa fille, sa fille uniquement chérie….

LE COMMANDANT.

Je connais mon devoir. Je ne vois ici que mes prisonniers ; je ne connais que mes ordres, et je les remplirai.

LA MARQUISE.

Où allons-nous ?

LE MARQUIS.

Ah ! pourquoi suis-je venu ici ?