Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/144

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Rose.

Mlle Caroline, qui était ici dernièrement en visite avec sa vieille tante.

Le Seigneur.

De là vos soupçons ? Que vous êtes clairvoyants !

George.

Je pensais pourtant que cela sautait aux yeux.

Rose.

C’est charmant que vous preniez femme aussi.

George.

On devient un tout autre homme. Vous verrez.

Rose.

Ce n’est que d’à présent que je me plais au logis.

George.

Et il me semble que je suis né dans cette maison.

Rose.

Et quand mon père lit les gazettes et s’inquiète des affaires du monde, nous nous pressons les mains.

George.

Et quand le bon vieux s’afflige de voir que ça va si mal au dehors, nous nous rapprochons, et nous bénissons le ciel que tout soit calme et paisible chez nous.

Le Seigneur.

C’est ce que vous pouvez faire de mieux.

Rose.

Et quand mon père ne peut imaginer comment il délivrera de ses dettes la nation française, alors je dis : « George, gardons-nous bien nous-mêmes de faire des dettes. »

George.

Et quand il est hors de lui, de ce qu’on prend là-bas à toutes gens leurs biens et leur avoir, nous cherchons ensemble comment nous pourrons améliorer le petit bien que nous comptons acheter avec l’argent de la loterie.

Le Seigneur.

Vous êtes des jeunes gens avisés.

Rose.

Et heureux.