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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/222

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ACTE DEUXIÈME.


Antichambre de la Comtesse. Au fond, et des deux côtés, sont des portraits de famille, en divers costumes ecclésiastiques et laïques.


Scène I.

LE BAILLI, LOUISE. Le Bailli entre, et, pendant qu’il cherche des yeux s’il n’y a personne, Louise arrive de l’autre côté.
LE BAILLI.

Bonjour, mademoiselle ! Peut-on parler à Son Excellence ? Puis-je mettre à ses pieds mes très-humbles hommages ?

LOUISE.

Attendez un moment, monsieur le bailli. Mme la comtesse sortira tout à l’heure. Les fatigues du voyage et la frayeur qui l’a saisie à son arrivée, ont rendu nécessaire quelque repos.

LE BAILLI.

Je la plains de tout mon cœur. Après une si longue absence, après un si pénible voyage, trouver dans un si horrible état son fils unique et chéri ! J’avoue que je frissonne, d’y penser seulement. Son Excellence a été sans doute bien émue ?

LOUISE.

Vous pouvez facilement vous représenter ce qu’une mère tendre et craintive a du sentir, lorsqu’elle est descendue de voiture, qu’elle est entrée dans la maison, et qu’elle a observé la confusion ; qu’elle a demandé des nouvelles de son fils, et qu’à l’hésitation et à l’embarras de ses gens, elle a pu aisément comprendre qu’il lui était arrivé un accident.

LE BAILLI.

Je la plains du fond de mon cœur. Que fîtes-vous alors ?