ACTE TROISIÈME.
Scène I.
Où s’arrête Éléonore ? À chaque instant l’inquiétude agite plus douloureusement le fond de mon cœur. Je sais à peine ce qui s’est passé ; je sais à peine lequel des deux est coupable. Oh ! qu’elle vienne ! Je ne voudrais pas parler à mon frère, à Antonio, avant d’être plus calme, avant d’avoir appris où en sont les choses et ce qui en peut arriver.
Scène II.
Que viens-tu m’apprendre, Éléonore ? Dis-moi, que deviennent nos amis ? Que s’est-il passé ?
Je n’en ai pas appris plus que nous ne savons. Ils se sont querellés ; le Tasse a mis l’épée à la main ; ton frère les a séparés : mais il semble que le Tasse a commencé cette querelle. Antonio se promène librement et parle avec son prince : le Tasse, au contraire, est relégué dans sa chambre et solitaire.
Sans doute Antonio l’a provoqué ; il a offensé cette âme fière par sa froideur et son indifférence.
Je le crois aussi ; car, lorsqu’il s’est présenté à nous, un nuage enveloppait déjà son front.