Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/474

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dans son cœur, le monstre de l’égoïsme ricane en se tenant aux aguets. Les seules actions prouvent la force de l’amour. Au moment où je t’obtiens, je dois renoncer à tout, même à ta vue !… Je me soumets. Telle que tu m’apparus pour la première fois, tu m’apparaîtras toujours, un objet d’amour, de respect : c’est pour toi que je souhaite de vivre ; tu règnes sur moi. Et, si le prêtre se prosterne toute sa vie devant l’invisible divinité, qui, dans un moment fortuné, passa devant lui comme type suprême de la perfection, rien ne me distraira désormais de ton service, de quelques voiles qu’il te plaise de t’envelopper.




EUGÉNIE.

Apprends si j’ai la confiance que ton extérieur, que ton doux langage, ne peuvent mentir ; si je sais reconnaître en toi un homme juste, sensible, actif, sincère, et reçois-en la preuve la plus forte qu’une femme prudente puisse donner : je ne balance point, je m’empresse de te suivre. Voici ma main : nous marchons à l’autel [1].

  1. Ce dénoûment fait attendre une suite, qui était dans la pensée de Goethe, et qu’il n’a jamais donnée.