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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/59

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LE MARQUIS.

C’est trop général. Tout le monde en est convaincu.

LA MARQUISE.

Parce qu’on est absurde !

LE MARQUISi

Ces cures merveilleuses ?…

LA MARQUISE.

Charlatanerie !

LE MARQUIS.

Tout cet argent qu’il possède ?…

LA MARQUISE.

Il peut l’avoir gagné de la même façon que nous songeons à gagner le collier.

LE MARQUIS.

Tu crois donc qu’il n’en sait pas plus qu’un autre ?

LA MARQUISE.

Il faut distinguer…. si tu peux. Ce n’est point un fripon ordinaire. Il est aussi entreprenant et impétueux que sage, aussi effronté que prévoyant ; il parle avec autant de raison que de folie ; la plus pure vérité et la plus grande imposture sortent fraternellement de sa bouche. Lorsqu’il fait le hâbleur, il est impossible de distinguer s’il se moque des gens ou s’il est fou…. Et il faut bien moins que cela pour tromperies hommes. Jack, accourant à la Marquise.

Votre nièce demande si elle peut se présenter…. Elle est jolie, votre nièce !

LA MARQUISE.

Te plaît-elle ?… Dis-lui de venir. (Jack sort.) Je voulais justement te demander comment tu t’en es tiré ; si tu l’as amenée heureusement à la ville ?… Qu’est-elle devenue ? Crois-tu qu’elle sera heureuse ?

LE MARQUIS.

Elle est belle, aimable, très-agréable, et plus formée que je ne croyais, pour une personne élevée à la campagne.

LA MARQUISE.

Sa mère était une femme sensée, et il ne manquait pas dans son pays de bonne société…. La voici.




SCÈNE