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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/99

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LE COMTE.

Accoutume tes yeux ; regarde fixement. Que vois-tu encore ? N’y a-t-il personne dans la chambre ?

LA NIÈCE.

Ici !… Laissez-moi le temps…. Ici, dans cette clarté, près d’une bougie…. assise à la table…. je vois une dame…. Elle écrit ; elle lit….

LE CHANOINE.

Parle, peux-tu la reconnaître ? Quel air a-t-elle ? Qui est-elle ? Ne cache rien.

LA NIÈCE.

Je ne puis voir son visage ; toute la figure flotte devant mes yeux, comme une image sur une eau agitée.

La Marquise, à part. La bonne enfant nous répète sa leçon à merveille.

Le Marquis, à part. J’admire sa dissimulation. Bonne nature, de quoi n’es-tu pas capable !

LA NIÈCE.

A présent ! à présent !… Je puis voir sa robe plus distinctement ; elle est d’un bleu céleste, et tombe autour de son siêge, et, comme le ciel, elle est semée d’étoiles d’argent.

Le Chanoine, à la Marquise.

Je suis au comble du bonheur ! C’est ma chère princesse. On m’a parlé de cette robe bleue avec des mouches d’argent, qui, aux yeux de cette enfant, paraissent des étoiles ! Écoutons.

La Nièce.

Que vois-je ? Grand maître, sublime cophte, laisse-moi aller ! Je vois des choses effrayantes.

LE Comte.

Demeure sans crainte et parle. Que vois-tu ?

LA NIÈCE.

Je vois deux esprits derrière le fauteuil. Ils parlent tour à tour à l’oreille de la dame.

LE COMTE.

Sont-ils d’un aspect repoussant ?




LA NIÈCE,