Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/186

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dans la règle, pour la bonne nuit, un petit régal. Écoutez !… Une chanson de la plus nouvelle fabrique ! Et soutenez vigoureusement le refrain ! (Il chante.)

Il était un rat dans un trou de cave. Il ne vivait que de graisse et de beurre ; II s’était arrondi une panse Comme celle du docteur Luther. La cuisinière lui donne du poison : Alors il se trouve aussi mal à son aise Que s’il avait l’amour au corps.

Tous, en chœur. 

Que s’il avait l’amour au corps.

BRANDER.

.», Il courait alentour, il courait dehors,

Et buvait à toutes les mares ; II rongeait, dévorait toule la maison ; Sa fureur ne servait de rien ; 11 faisait mille sauts d’angoisse : Bientôt le pauvre animal en a son compte, Comme s’il avait l’amour au corps.

Tous, en cJiœur. 

Comme s’il avait l’amour au corps.

BRANDER.

Il vint,.d’angoisse, en plein jour Courir.dans la cuisine ; Tomba près du foyer, palpitant, gisant, Et soufllait pitoyablement : L’empoisonneuse riait encore I Mêlast il rend l’âme à la fin, Comme s’il avait l’amour au corps.

Tous, en chœur. 

Comme s’il avait l’amour au corps.

SIEBEL.

Voyez donc comme ces imbéciles se réjouissent ! C’est un beau chef-d’œuvre, ma foi, de jeter du poison aux pauvres rats !

Brander’. 

Ils sont donc bien dans tes bonnes grâces !

ALTMAYER.

Eh ! l’homme au gros ventre, au crâne chauve !… Le malheur

GdTHE. — TH. III lï