Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/201

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LA SORCIÈRE.

A présent, messieurs, dites ce que vous désirez.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Un bon verre de l’élixir que tu sais. Mais je demande du plus vieux. Les années en doublent la force.

LA SORCIÈRE.

Très-volontiers. J’en ai là une bouteille, dont je tàte moimême de temps en temps, et qui n’a plus la moindre puanteur. Je vous en donnerai volontiers un petit verre. (Bas à Méphistophélès.) Mais, si cet homme le boit sans être préparé, il n’a pas, vous le savez bien, une heure à vivre.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

C’est un de mes bons amis, à qui cela fera du bien. Je voudrais qu’il eût la fleur de ta cuisine. Trace ton cercle, prononce tes formules et donne-lui une tasse pleine. (La sorcière, en faisant des gestes bizarres, trace un cercle, où elle place des clwseï, singulières : pendant ce temps, les verres commencent à tinter, la marmite à résonner, ce qui fait une musique. Enfin elle apporte un grand livre ; elle met dans le cercle les singes, qui doivent lui servir de pupitre et tenir les- flambeaux. Elle fait signe à Faust d’approcher.)

Faust, à Méphistophélès.

Non, dis-moi comment cela Unira. Ces folles pratiques, ces gestes furieux, cette absurde’jonglerie, me sont assez connus, assez odieux.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Pure farce ! Ce n’est que pour rire. Ne sois pas un homme si sévère. Il faut, comme’médecin, qu’elle fasse un tour de gobelets, afin que l’élixir te profite. (Il oblige Faust d’entrer dans le cercle ; la sorcière lit dans le livre, et commence à déclamer avec beaucoup d’emphase.)

LA SORCIERS.

Comprends-moi bien : D’un feras dix, Et deux retrancheras, Ht trois soudain feras ; Et riche tu seras. Le quatre laisseras ; De cinq et six,

Dit la