LA PRISON.
FAUST, portant une lampe et un trousseau de clefs, paraît devant une petite porte de fer.
Je suis saisi d’une horreur dès longtemps désaccoutumée ; toutes les douleurs de l’humanité me saisissent. C’est ici qu’elle habite, derrière cette muraille humide, et son crime fut une douce erreur ! Tu balances à courir auprès d’elle ! Tu trembles de la revoir ! Avance ! Ton hésitation hâte la mort. ( II prend le cadenas. On chante au dedans. )
Ma sœurette, la petite,
Porta mes os
Omis un lieu-frais….
Là je devins gentil oiseau des bois.
Vole ! vole !
Faust • ouvrant la porte.
Elle ne se doute pas que son amant la guette, qu’il entend le cliquetis des chaînes et le froissement de la paille. (Il entre. ) .
Marguerite, se cachant sur son lit. Ah ! ah !… Ils viennent !… Affreuse mort !
Faust, à voix basse. Chut ! chut ! Je viens te délivrer.
Marguerite, se roulant devant lui. Si tu es un homme, aie pitié de ma misère.
FAUST.
Tes cris éveilleront les gardiens ! ( II prend les chaînes pour les détaclier. )
Marguerite, à genoux.