Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/369

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Harz les vapeurs résineusesl ont quelque chose de la poix, et cela me plaît ; ensuite le soufre…. ici, chez ces Grecs, c’est à peine si l’on en flaire quelque trace. Mais je serais curieux de rechercher avec quoi ils attisent les tortures et les flammes de l’enfer.

UNE DRYADE.

Dans ton pays, sois sage à votre manière…. dans l’étranger, tu n’es pas assez habile. Tu ne devrais pas tourner tes pensées vers la.patrie, mais honorer ici la dignité des chênes sacrés. •

MÉPHISTOPHÉLÈS.

On pense à ce qu’on a quitté ; les choses auxquelles on était accoutumé semblent toujours un paradis. Mais là-bas, dans la caverne, à cette faible clarté, dites-moi quelle triple forme s’est accroupie.

LA DRYADE.

Les Phorcyades. Ose approcher, et parle avec elles, si elles ne te font pas horreur.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Pourquoi pas ?… Je vois quelque chose et j’admire ! Si fier que je sois, je dois me l’avouer à moi-même, je ne vis jamais des monstres pareils ; elles sont plus affreuses que les Mandragores…. Trouve-t-on encore la moindre laideur aux péchés de tout temps maudits, quand on voit ce triple monstre ? Nous ne les souffririons pas sur le seuil du plus horrible de nos enfers, et cela prend racine dans la terre de la beauté ! cela est pompeusement nommé antique !… Elles se remuent, elles semblent me flairer ; ellesjargonnent en sifflant, chauves-souris-vampires.

LES PHORCYADES.

Donnez-moi l’œil, mes sœurs, afin qu’il observe qui se hasarde si près de notre temple.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Mes très-honorées, permettez que je vous approche, et que je reçoive votre triple bénédiction. Je me présente, il est vrai, comme inconnu, mais, si je ne me trompe, comme parent éloigné. J’ai déjà vu les vénérables dieux antiques ; je me suis incliné profondément devant Ops et Rhéa ; les Parques même, sœurs