Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/450

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aux frontières, ta personne et ton trône, qu’il nous soit accordé de préparer le banquet de fête, quand les conviés se presseront dans les salles du vaste château de tes ancêtres. Alors je porterai devant toi, je porterai à ton côté l’épée nue, comme garde éternelle de la majesté suprême.

L’empereur, au second.

Toi, qui te montres à la fois homme vaillant, affable et doux, sois grand chambellan. La charge n’est pas facile : tu es le chef de tous mes domestiques, dont les querelles intestines font de mauvais serviteurs. Que ton exemple, désormais en honneur, fasse voir comme il faut plaire au maître, à la cour et à tout le monde.

LE GRAND CHAMBELLAN.

Exécuter la grande pensée du maître concilie la faveur ; être secourable aux bons, ne pas nuire aux méchants eux-mêmes, être ouvert sans artifice et tranquille sans tromperie !… Maître, si tu vois le fond de mon cœur, cela me suffit. L’imagination peut-elle s’élever jusqu’à cette fête ?… Quand tu te mets à table, je te présente la cuvette d’or ; tu me confies tes anneaux, afin qu’aux heures de plaisir, ta main se rafraîchisse, comme ton regard me réjouit.

L’empereur.

A la vérité, je me sens trop sérieux pour songer aux fêtes : mais soit ! les joyeuses pensées portent bonheur aussi. ( Au troisième.) Je te choisis pour grand écuyer tranchant. Que la chasse, la basse-cour, la métairie, soient désormais sous tes ordres ! Fais-moi préparer avec soin, en tout temps, et selon la saison, les mets que je préfère.

LE GRAND ÉCUYER TRANCHANT.

Qu’un jeûne austère soit mon plus agréable devoir, jusqu’à ce que, servi devant toi, un mets délicat te réjouisse ! Les officiers de la cuisine se joindront à moi pour rapprocher les distances, hâter les saisons. Les mets étrangers, les primeurs, qui font l’orgueil de la table, ne te charment point : le simple et le solide, voilà ce que tu demandes."

L’empereur, au quatrième.

Puisque inévitablement il n’est ici question que de fêtes, jeune héros, sois transformé en échanson. Veille, en cette qualité, à ce