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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/228

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conditions déjà exprimées. Aussitôt que j’aurai accompli un pieux pèlerinage, qui me reste à faire, je compte me rendre à "*. C’est là que j’espère trouver vos lettres et commencer des travaux conformes à mon inclination naturelle.


CHAPITRE VII.

Après avoir expédié ces lettres, notre ami poursuivit sa route à travers les montagnes voisines, et vit enfin s’ouvrir devant lui les magnifiques vallées où il se proposait d’accomplir tant de choses, avant de commencer une carrière nouvelle. Là il fit la rencontre soudaine d’un jeune et ardent voyageur, dont la société lui devait être d’un grand secours, pour atteindre son but et goûter maintes jouissances. C’était un peintre, un artiste remarquable, comme on en peut rencontrer dans le monde, et comme on en voit plus encore apparaître et circuler dans les drames et les romans. Les deux voyageurs ne tardèrent pas à s’entendre ; ils se communiquèrent leurs goûts, leurs vues, leurs projets, et Wilhelm découvrit, dans cet excellent artiste, qui savait orner ses aquarelles de figures ingénieuses, d’un dessin et d’une exécution remarquables, un admirateur passionné de Mignon, de sa figure, de son caractère et de sa destinée ; il l’avait déjà reproduite fort souvent, et s’était mis en voyage, pour dessiner d’après nature les lieux où elle avait vécu, pour y représenter l’aimable enfant dans ses situations et ses moments heureux et malheureux, et montrer aux yeux son image, qui vivait dans tous les cœurs aimants.

Bientôt les amis arrivent au grand lac ; Wilhelm tâche de retrouver successivement les places indiquées. Il cherche les villas magnifiques, les vastes couvents, les passages et les baies, les langues de terre et les places de débarquement, et n’oublie