contrainte ; qu’ils découlent d’une conviction en harmonie avec le meilleur conseil.
« On a dit et répété : * Où je suis bien, est ma patrie. » Ce consolant proverbe serait plus juste encore, si l’on disait : « Où je suis utile, est ma patrie. » Dans son pays, un homme peut être inutile, sans que cela soit remarqué d’abord ; dans l’étranger, l’homme inutile frappe bientôt les yeux. Si je dis maintenant : * One chacun s’efforce en tous lieux d’être utile à lui« même et aux autres, » ce n’est pas là une leçon ni un conseil, c’est l’arrêt que la vie elle-même prononce.
« Maintenant considérons la terre ; oublions, pour le moment, la mer ; ne nous laissons pas entraîner par le mouvement tumultueux de la navigation ; arrêtons nos regards sur la terre ferme, et admirons cette race de fourmis dont elle est couverte, et dont les tourbillons se croisent sans cesse. Dieu lui-même l’a voulu ainsi, lorsque, empêchant la construction de Babel, il dispersa le genre humain sur la terre. Qu’il en reçoive nos actions de grâces ! Car cette bénédiction s’est transmise à toutes les générations des hommes.
« Observez avec joie comme toute la jeunesse se met d’abord en mouvement. L’instruction ne lui étant offerte ni dans la maison paternelle ni à sa porte, elle s’empresse de courir en d’autres pays, en d’autres villes, où l’attire la renommée du savoir et de la sagesse. Après avoir reçu un développement rapide et suffisant, elle se sent d’abord poussée à promener au loin ses regards dans le monde, pour découvrir et saisir ici ou là quelque utile expérience, propre à seconder ses desseins. Qu’ils aillent donc, s’il leur plaît, tenter la fortune ! Pour nous, notre pensée se porte avant tout sur ces hommes accomplis, éminents, ces nobles explorateurs de la nature, qui affrontent, avec connaissance de cause, tous les obstacles, tous les dangers, pour ouvrir le monde au monde, et préparer des chemins, des passages, par les lieux les plus impraticables.
« Cependant voyez sur les faciles grandes routes cette poussière soulevée en longs nuages, marquant la trace de commodes voitures, surchargées de bagages, dans lesquelles roulent les nobles, les riches et tant d’autres, dont Yorick nous représente si bien les pensées et les projets divers.