Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/450

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sez-moi, chère maman, de faire cette observation. Elle se présente d’elle-même, et il doit être permis de dire la vérité.

LE VIEILLARD.

Vous ne trouverez, je l’espère, dans tout le recueil, rien que je doive nommer licencieux.

LOUISE.

Et que nommez-vous ainsi ?

LE VIEILLARD.

Un entretien licencieux, une histoire licencieuse, me sont insupportables, car ils nous présentent une chose vulgaire, une chose qui ne mérite ni le discours, ni l’attention, comme originale et charmante ; ils éveillent un aveugle désir, au lieu d’occuper agréablement l’esprit ; ils enveloppent ce qu’il faudrait ou considérer sans voile ou laisser loin du regard.

LOUISE.

Je ne vous comprends pas. J’espère que vous nous présenterez du moins vos histoires avec quelque agrément. Faudrait-il peut-être nous laisser battre les oreilles de lourdes plaisanteries ? Voici, je pense, une école pour les jeunes filles, et vous prétendrez encore à notre reconnaissance ?

LE VIEILLARD.

Rien de tout cela. D’abord vous n’apprendrez rien de nouveau : j’observe en effet, depuis quelque temps, que vous ne passez jamais certains comptes rendus dans les journaux scientifiques.

LOUISE.

Vous devenez mordant.

LE VIEILLARD.

Vous êtes fiancée, et je vous excuse volontiers. J’ai voulu seulement vous montrer que j’ai aussi des traits à décocher au besoin contre vous.

LA BARONNE.

Je vois où vous voulez en venir, faites-le aussi comprendre à Louise.

LE VIEILLARD.

Je n’aurais qu’à répéter ce que j’ai dit en commençant, mais il ne semble pas qu’il plaise à mademoiselle d’être attentive.