nales, de blanches figures de dieux et de héros, mais, comme il convenait dans une contrée joyeuse et riante, des saints peinturés de couleurs bigarrées. La Mère de Dieu trônait sur tous ; là se trouvaient les plus excellents des quatorze libérateurs ; saint Roch, en noir costume de pèlerin, était au premier rang, ayant auprès de lui son petit chien, qui portait un morceau de pain.
Nous traversâmes jusqu’à Schierstein de grands champs de blé, ornés ça et là de noyers. Puis le pays fertile s’étend à gauche jusqu’au Rhin, à droite jusqu’aux collines, qui se rapprochent peu à peu de la route. On trouve belle et périlleuse la situation de Wallouf, assis au-dessous d’un golfe du Rhin, comme sur une langue de terre. A travers des arbres fruitiers, chargés d’une abondante récolte et soigneusement soutenus, on voyait les bateaux descendre gaiement, avec le double secours de leurs voiles et du courant.
L’œil est attiré sur l’autre bord ; de grands villages, bien bâtis, se montrent entourés de fertiles campagnes ; mais l’attention se reporte bientôt sur la rive droite. Près de nous une chapelle en ruine élève, avec une gracieuse simplicité, sur une verte prairie ses murs tapissés de lierre. A droite, les coteaux plantés de vignes arrivent jusqu’au chemin.
Dans la petite ville de Wallouf règne une paix profonde : seulement la craie, qui marquait les logements 1, n’est pas encore effacée des portes des maisons. Plus loin, les deux côtés de la route sont bordés de vignobles. Même dans les terres plates ou légèrement inclinées, les vignes alternent avec les blés ; à droite, les collines éloignées sont entièrement couvertes de treilles.
Dans une grande plaine entourée de collines et, au nord, bornée par des montagnes, est situé Elfeld, qui est aussi près du Rhin, vis-à-vis d’une grande plaine cultivée. Les tours d’un vieux château et de l’église annoncent déjà une ville plus considérable, qui se distingue aussi à l’intérieur par des maisons plus anciennes, que l’architecture a décorées.
Ce serait une agréable occupation de démêler les causes qui ont déterminé les premiers habitants de ces localités à s’établir
1. Des troupes alliées.