Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/279

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comédiens, qui durent s’éloigner un peu du ton familier et s’imposer quelque gêne, dont les formes maniérées devinrent bientôt naturelles.

J’envoie à Unger mes nouvelles Poésies diverses ; j’écris les Bannes femmes, badinage de société.

Comme nous préparions au mois d’août notre seconde exposition, nous trouvâmes de plusieurs côtés une faveur marquée. Les sujets : la Mort de Rhésus et les Adieux d’Hector et d’Andromaque, avaient séduit plusieurs bons artistes. Hoffmann de Cologne obtint le premier prix ; Nahl de Cassel,le second. Nous donnâmes le troisième volume des Propylées et nous dûmes nous en tenir là. 11 faudrait, pour la consolation de nos successeurs, qui peut-être ne seront pas plus heureux, exposer ici en détail de quelle manière des méchants s’opposèrent à cette entreprise.

1801.

Au commencement de cette année, je tombai gravement malade. Depuis la représentation de Mahomet, j’avais entrepris la traduction de Tancrècle. L’année approchait de sa fin, et je dus me mettre sérieusement à l’ouvrage. Vers le milieu de décembre, je me rendis à léna, où je m’établis dans les grandes salles du château ducal. L’assiduité avec laquelle je travaillais me fit oublier la mauvaise influence du local. L’édifice est situé dans le lieu le plus bas de la ville ; il est humide et malsain, surtout en hiver. Je fus pris d’un violent catarrhe, sans être arrêté dans mon projet. Traité d’abord par un jeune ami, je me crus guéri et je revins gaiement à Weimar avec Schelling. Mais, au commencement de l’année, le catarrhe reparut plus violent et me mit dans un si fâcheux état que j’en perdis connaissance. Les miens étaient hors d’eux-mêmes ; les médecins ne faisaient que tâtonner ; le duc, voyant le danger, fit venir en hâte d’Iéna le docteur Stark. Après quelques jours de délire, je revins à moi ; les soins du docteur et la bonté du prince, qui me remit ensuite à son médecin ordinaire, excellent praticien, me rendirent bientôt la santé et dissipèrent l’inquiétude que j’avais eue de perdre l’usage d’un œil.

Le 29, je repassai le rôle d’Aménaïde avec Mlle Caspers, ac-