Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

confortai pour longtemps à contempler les merveilleuses tètes du Monte-Cavallo. Je fis plus ample connaissance avec les marbres d’Égine par les dessins de l’homme chargé à Rome de les restaurer.

En vue du Divan, je continue d’étudier l’Orient et j’y consacre un temps considérable. Et comme l’écriture est en Orient de grande conséquence, je m’exerce à copier les manuscrits aussi nettement que possible et même avec les ornements traditionnels. La troisième livraison de mes œuvres, du neuvième au douzième volume, paraît a Pâques ; je termine le deuxième cahier du Rhin et du Mein. On imprime le voyage à Naples et en Sicile. Je reviens à ma biographie. En fait de travaux poétiques, je ne saurais citer que les Paroles orphiques en cinq stances et un chant de mort irlandais traduit de Glenarvon.

Pour la physique, je note ici une remarquable aurore boréale au mois de février.

Après avoir étudié les formes des nuages avec Howard, je vis paraître fort à propos la traduction de l’indien Megha-Douta. On s’était longtemps occupé des nuages et des formes de nuages, et l’on pouvait suivre plus sûrement par la pensée ce messager des nues dans ses mille formes diverses.

La poésie et. la littérature anglaises eurent cette année le pas sur toutes les autres. Plus on se familiarisait avec les particularités de ce génie extraordinaire, plus les poésies de lord Byron inspiraient d’intérêt. En Allemagne, hommes et femmes, jeunes gens, jeunes filles, semblaient en oublier tout esprit germanique et toute nationalité. Ses ouvrages se trouvant mieux à ma portée, je pris aussi l’habitude de m’occuper de lui. J’aimais ce contemporain, et je me plaisais àie suivre parla pensée dans sa vie aventureuse. Le roman de Glenarvon devait nous donner la clef de plusieurs de ses aventures d’amour ; mais, si cet ouvrage était volumineux, il n’était pas intéressant à proportion. Réduit à deux volumes ordinaires, il aurait fait plus de plaisir.

Parmi les livres qui fixèrent mon attention, je signalerai entre autres : Hermann, De mythologia Grxcorum antiquisiima ; Raynouard, Grammaire delà langue romane. Le Manuscrit venu de Sainte-Hélène occupa tout le monde. On disputa sur son authenticité, sur son originalité totale ou partielle. Il était évident