Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/382

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bientôt de ce travail, qui ne pouvait réussir que par un aimable abandon.

J’eus le plaisir d’apprendre que mon Souvenir d’honneur à Howard avait été Iraduit en anglais, et que les compatriotes de l’auteur étaient touchés de l’hommage que je lui avais rendu. Le Neveu, de Rameau fut traduit à Paris et passa quelque temps pour l’original. On traduisait aussi peu à peu mes pièces de théâtre.

Cependant je ne cessais pas de m’occuper des littératures étrangères et de la nôtre. Les idées de Schoubarlh sur Homère excitèrent un vif intérêt. L’Aristophane de Voss nous offrit de nouvelles vues sur le plus singulier de tous les poètes dramatiques.

De nombreuses publications fixaient l’attention sur la littérature anglaise. Le Marino Faliero et le Manfred de lord Byron, traduits par Dœring, nous rendaient toujours présent ce génie extraordinaire. Un des nombreux romans de Walter Scott, le Château de Kcnilworlh, que je lus avec attention, me fit reconnaître son talent unique pour changer l’histoire en tableau vivant, et, en général, son admirable facilité daijs ce genre de compositions poétiques.

Au moyen de l’anglais, et sous la direction du digne professeur Kosegarten, je revins à l’étude de l’Inde. Grâce à son exacte traduction de Meyha-Doula, ce poème inestimable parut vivant devant moi, et gagna infiniment à une imitation si fidèle. J’étudiai aussi Nala avec admiration, et je regrettai toutefois que le sentiment, les mœurs et les idées se fussent développés chez nous d’une manière tellement étrangère à celle de ce peuple oriental, qu’un ouvrage si remarquable ne pût intéresser que peu de lecteurs, et peut-être seulement les hommes spéciaux.

La littérature espagnole ne fut pas oubliée. Je lus deux pièces de Caldéron, qui m’intéressèrent à des titres différents. Une chrestomathie espagnole, que je dus à la complaisance de M. Perthes, me fit beaucoup de plaisir. Je m’en appropriai ce que je pus ; mais, peu versé dans la connaissance de la langue, je rencontrais bien des difficultés. Peu de livres italiens vinrent à ma connaissance. Cependant l’Ildcgonda de Grossi s’empara de