Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/384

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les séparer, et qu’en essayant de les démêler on les embrouille toujours davantage.

A chacun de mes séjours en Bohême, j’étudiais la langue et l’histoire du pays, en me bornant toutefois aux notions les plus générales. Cette année, je relus la Guerre des Hussites par Zacharias Théobaldus, et ce fut pour moi une source de plnisirs et d’instruction, defaire plus ample connaissance avec la Respublîca Bohemise par Strausky, avec l’histoire de l’auteur lui-même et avec le mérite de l’ouvrage.

Deux ouvrages importants me conduisirent à l’étude de l’ancienne architecture allemande, à l’appréciation de son caractère par celle de sa signification, à l’idée du temps où elle prit naissance. J’avais sous les yeux les .Monuments de l’architecture allemande par Moller, dont le premier cahier était achevé. Après des épreuves multipliées, le premier cahier de la Cathédrale de Cologne par Boisserée avait aussi paru. Une grande partie du texte, que j’avais déjà étudié en manuscrit, l’accompagnait, et l’on se persuadait toujours plus que, pour bien juger ces choses, la religion, les mœurs, le développement de l’art, le besoin, la disposition des siècles où florissait cette architecture, tout ensemble devait être considéré comme une grande et vivante unité. Il fallait également observer comment la chevalerie se rattachait à l’Église, pour répondre, dans un même esprit, à un autre besoin.

La plastique produisit peu, mais des choses intéressantes. La petite médaille offrant la figure de notre duc et cette légende : Doctarum fronlium prœmia, fut gravée à Paris par Barre. Je dus à l’affection du major de Staff (que ses campagnes avaient mené jusqu’en Calabre, et qui avait eu l’occasion de se procurer plusieurs jolies œuvres d’art) un petit Bacchus de bronze, vraiment antique et de la plus grande élégance. Connaissant la vivacité de mon goût pour ces ouvrages, il me fit présent de cette


1. Nous donnons cetle année au complet, sauf quelques lignes de la fin, pour qu’on puisse se faire une juste iiiée île l’activité de Goethe à l’âge de soixante et treize ans.