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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/155

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ANATOMIE COMPARÉE.

tout-à-fait dans le sens du véritable esprit philosophique, qui ne se laisse point induire en erreur par cette variation protéique des formes, au milieu desquelles la déesse Camarupa semble se complaire, mais qui s’avance en expliquant sans cesse, et même et prévoyant les phénomènes les plus divers.

Nous adoptons pleinement les idées émises par l’auteur dans son introduction, et lui sommes redevable de nous avoir confirmé la vérité des principes que nous avons reconnus et professés depuis long-temps. Il y a plus, il nous a ouvert plus d’une voie dans laquelle nous n’aurions pu entrer sans son aide, indiqué plus d’un sentier qui doit mener aux résultats les plus satisfaisants.

Nous sommes ainsi d’accord avec lui sur l’exposition et la déduction des faits isolés, et nous saisirons cette occasion pour faire part à nos lecteurs de quelques remarques que la lecture de ce livre nous a suscitées.

Ainsi que l’auteur, nous sommes convaincu de l’existence d’un type universel, et de la nécessité de disposer comparativement les unes à côté des autres les différentes formes animales ; nous croyons aussi à la mobilité perpétuelle de ces formes dans la réalité.

Il s’agirait maintenant de discuter pourquoi certaines conformations extérieures, génériques, spécifiques ou individuelles se conservent sans altération pendant un grand nombre de générations, et restent néanmoins, malgré leurs plus grandes déviations, toujours semblables à elles-mêmes.

Nous avons cru ces considérations nécessaires avant d’arriver à l’examen du genre Bradypus, dont l’auteur a figuré trois espèces qui, n’ayant aucune analogie quant à la proportion des membres, ne se ressemblent réellement pas si on les considère en masse. Et cependant leurs parties, prises séparément, présentent une telle