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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/35

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INTRODUCTION.

animal par celle de l’obscurité ; quoique l’observation et l’analogie semblent l’indiquer. Mais ce qu’on peut dire, c’est que les êtres issus de ce principe intermédiaire entre les deux règnes, se perfectionnent suivant deux directions contraires, la plante devient un arbre durable et résistant, l’animal s’élève dans l’homme au plus haut point de liberté et de mobilité.

La gemmation et la prolification sont deux modes principaux de l’organisme qu’on peut déduire de la coexistence de plusieurs êtres identiques et semblables dont ces deux modes ne sont que l’expression ; nous les poursuivrons à travers tout le règne organisé, et ils nous serviront à classer et à caractériser plus d’un phénomène.

La considération du type végétal nous amène à lui reconnaître une extrémité supérieure et une extrémité inférieure ; la racine est en bas, elle se dirige vers la terre, car elle est du domaine de l’obscurité et de l’humidité ; la tige s’élève en sens inverse vers le ciel cherchant la lumière et l’air.

La considération de cette structure merveilleuse et de son développement, nous conduit à reconnaître un autre principe fondamental. C’est que la vie ne saurait agir à la surface et y manifester sa force productrice. La force vitale a besoin d’une enveloppe qui la protège contre l’action trop énergique des éléments extérieurs, de l’air, de l’eau, de la lumière, afin qu’elle puisse accomplir une tâche déterminée. Que cette enveloppe se montre sous la forme d’une écorce, d’une peau, d’une coquille, peu importe, tout ce qui a vie, tout ce qui agit comme doué de vie, est muni d’une enveloppe ; aussi la surface extérieure appartient-elle de bonne heure à la mort, à la destruction. L’écorce des arbres, la peau des insectes, les poils et les plumes des oiseaux, l’épiderme de l’homme, sont des téguments qui