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ANATOMIE

parative de plusieurs crânes suffit pour faire juger la valeur d’une assertion d’ailleurs très simple en elle-même. L’os dont il est ici question a été nommé intermaxillaire parce qu’il se trouve enclavé entre les deux os maxillaires supérieurs. Lui-même se compose de deux parties qui se réunissent au milieu du visage.

Sa forme varie dans les différents animaux, suivant qu’il se raccourcit ou se prolonge en avant. Sa partie antérieure, qui est la plus forte et la plus large, et que j’appellerai son corps, est accommodée au genre de nourriture que la nature a destinée à l’animal ; car lorsqu’il la saisit, la prend, l’arrache, la ronge, la coupe, ou se l’approprie enfin d’une manière ou d’une autre, c’est cette partie qui entre en action la première ; voilà pourquoi elle est tantôt plate et revêtue de cartilages, tantôt armée d’incisives plus ou moins tranchantes, et disposée, en un mot, de la manière la plus convenable à ses fonctions.

Par un prolongement latéral, cet os est en rapport supérieurement avec la mâchoire supérieure, les os propres du nez et quelquefois le coronal.

En dedans, à partir de la première incisive ou de la place qu’elle devrait occuper, une épine se dirige en arrière, s’applique à la branche horizontale du maxillaire supérieur et forme une gouttière dans laquelle est reçue la partie antérieure et inférieure du vomer ; cette épine, réunie aux parties latérales du corps de l’intermaxillaire, et à la partie antérieure de la branche palatine de l’os maxillaire supérieur, forme les canaux appelés incisifs ou naso-palatins qui sont traversés par de petits vaisseaux sanguins et par des rameaux de la seconde branche de la cinquième paire.

Ces trois parties se voient au premier coup d’œil sur une tête de cheval.