Page:Goethe - Les Affinités électives, Charpentier, 1844.djvu/258

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. Cependant il n’y a rien d’assez passager pour ne pas laisser après soi une trace, un semblable qui rappelle son souvenir. »

« On s’accommode de l’hiver. Nous croyons avoir plus de place dans la nature quand les arbres dépouillés se posent devant nous comme autant de fantômes transparents. Ils ne sont rien, mais aussi ils ne couvrent rien. Dès que les premiers bourgeons paraissent, notre impatience devance le temps et demande que le feuillage se développe, que les arbres prennent des formes déterminées, que le paysage se corporifie. »

« Toute perfection, n’importe dans quel genre, doit dépasser les limites de ce genre, et devenir quelque chose d’incomparable. Le rossignol a beaucoup de sons qui appartiennent à l’oiseau, mais il en a d’autres qui s’élèvent au-dessus de tous ceux que peuvent produire les espèces ailées, et qui semblent vouloir leur enseigner ce que c’est que le chant. »

« La vie sans amour ou sans la présence de l’objet aimé, n’est qu’une comédie à tiroir. Ouvrant et fermant au hasard, tantôt l’un, tantôt l’autre de ces tiroirs, on peut y trouver parfois des choses bonnes et remarquables ; mais elles ne sont jamais liées entr’elles que par un lien fragile et accidentel. »

« On doit toujours et partout commencer par le commencement, tandis qu’on ne cherche toujours et partout que la fin. »


La santé de Charlotte s’était parfaitement remise. Heureuse et fière du robuste garçon auquel elle avait donné