, était un indice certain que celui des deux amis qui avait continué à porter ce nom, devait lui servir de père.
Tous ces projets étaient si mûrs et si vivants dans l’imagination d’Édouard, qu’il ne voulait pas en retarder l’exécution d’un seul jour. Il se mit en route avec son ami et arriva bientôt dans une petite ville où il possédait une maison ; c’est là qu’il voulait attendre le retour du Major qui devait aller sonder les intentions de Charlotte. Il lui fut impossible cependant de descendre dans cette maison, car il voulait accompagner son ami, du moins jusqu’au-delà de la ville. Tous deux étaient à cheval et s’entretenaient d’objets qui les intéressaient si vivement, qu’ils ne s’aperçurent point de la longueur de la route qu’ils venaient de faire.
A un brusque détour de cette route, ils aperçurent tout à coup la maison d’été dont le toit de tuiles brillait pour la première fois à leurs regards. Édouard ne se sentit plus le courage de retourner à la ville ; il conjura son ami d’insister fortement auprès de Charlotte, afin que tout fût terminé dans la soirée même, et promit de se cacher, en attendant, dans un hameau voisin. Forcé de s’en remettre à sa femme pour la réussite de ses vœux les plus chers, if se persuada sans peine qu’en ce jour, comme autrefois, leurs désirs étaient les mêmes, et que, par conséquent, la démarche du Major serait suivie d’un plein succès. Dans cette conviction, il pria son ami de l’avertir de sa réussite à l’instant même par un signal convenu, tel qu’un coup de canon, s’il faisait encore jour, ou quelques fusées si la nuit était déjà venue.
Le Major dirigea son cheval vers le château. Lorsqu’il y arriva, on lui apprit que Charlotte l’avait quitté pour