reproduire cette belle pensée qu’en appelant l’architecture une musique muette.
Qu’on se représente Orphée bâtissant une ville aux accords de sa lyre. Un vaste emplacement est préparé ; le chantre divin, après avoir choisi l’endroit le plus convenable, prend sa lyre. Soudain les rochers, obéissant au charme irrésistible de l’harmonie, se détachent des montagnes régulièrement découpés et taillés. Comme saisis d’enthousiasme ils se meuvent et s’ébranlent ; puis ils se coordonnent d’après les règles d’une savante architecture, se disposent en assises, suivant les lois du rythme, et forment des murailles. Ainsi s’alignent des rues qui s’ajoutent les unes aux autres. La ville est bâtie ; des murs de défense forment son enceinte.
Les sons de la lyre ont cessé ; mais l’harmonie subsiste. Les habitants d’une pareille ville circulent et travaillent au milieu de ces mélodies éternelles ; l’esprit ne défaille jamais ; son activité est sans cesse tenue en