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Page:Goethe - Maximes et Réflexions, 1842, trad. Sklower.djvu/236

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la petitesse des hommes, et combien peu ils ont en vue un but vraiment grand, si je ne m’étais pas trouvé en rapport avec eux par mes recherches sur les sciences naturelles. J’ai remarqué alors que la science n’a d’intéret pour eux qu’autant qu’elle les fait vivre, et qu’ils adorent même l’erreur quand elle soutient leur existence. Il en est de même dans la littérature. la conception d’un but élevé, le sens du vrai et du bien, le désir de leur propagation sont des phénomènes très-rares. les hommes se poussent et se protègent naturellement. Ce qui est vraiment grand leur répugne, et ils voudraient le bannir de ce monde, afin d’avoir eux-mêmes quelqu’importance. Telle est la foule ; et les hommes distingués qui s’élèvent au-dessus d’elle, ne valent guère mieux.

Tel, que je pourrais nommer, avec son grand talent et sa vaste instruction, aurait pu être fort utile au pays ; mais son manque de caractère a privé la nation d’ouvrages