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breux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s’associer à d’autres musiciens pour produire quelque effet par l’ensemble.


Dans l’examen des productions de l’art, doit-on comparer ou non ? Nous pouvons répondre à cette question de la manière suivante : Le véritable connaisseur doit comparer ; l’idéal est présent à son esprit ; il a saisi l’idée qui peut et doit être représentée ; l’amateur, qui n’en est encore qu’à former son jugement, fera plus de progrès si, s’abstenant de comparer, il étudie le mérite particulier de chaque ouvrage ; par là se forme peu-à-peu le sentiment et l’intelligence en général. Comparer, pour les non connaisseurs, est chose commode qui dispense de juger.


Trouver partout le bien et l’apprécier,