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vérités que d’autres ont déjà reconnues avant eux.

La beauté ne peut jamais avoir la conscience d’elle-même.


On a accordé à la poésie subjective ou sentimentale les mêmes droits qu’à la poésie objective et descriptive. Et c’était une nécessité ; car autrement il eût fallu rejeter entièrement la poésie moderne. On pouvait prévoir alors que s’il naissait des génies poétiques ils s’attacheraient plutôt aux sentiments de la vie intime qu’aux pensées générales de l’humanité. Il est arrivé en effet jusqu’à un certain point que l’on a une poésie sans figures, et à laquelle cependant on ne peut refuser entièrement son approbation.