Page:Goethe - Poésies, trad. Blaze, 1843.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si tu n’en finis pas, prends garde que je ne t’empoigne, et ne fende ton vieux bois au tranchant de la hache !

Oui-dà ! le voilà qui se traîne encore par ici ! Attends, que je t’attrape ! Un moment, Kobold, et tu seras par terre. Le tranchant poli de la hache l’atteint. Il craque ! bravo, vraiment fort bien touché ! Voyez, il est en deux ! et maintenant j’espère et je respire !

Malheur ! malheur ! deux morceaux s’agitent maintenant, et s’empressent comme des valets debout pour le service ! à mon aide, puissances supérieures !

Comme ils courent ! De plus en plus l’eau gagne la salle et les degrés ; quelle effroyable inondation ! Seigneur et maître ! entends ma voix ! — Ah ! voici venir le maître ! Maître, le péril est grand ; les Esprits que j’ai évoqués, je ne peux plus m’en débarrasser.

« Dans le coin, balai ! balai ! que cela finisse, car le vieux maître ne vous anime que pour vous faire servir a ses desseins. »





LA FIANCÉE DE CORINTHE.


D’Athènes a Corinthe, un jeune homme vint encore, inconnu ; il comptait sur l’accueil d’un habitant. Les deux pères, unis par les liens de l’hospitalité, avaient, dès leur jeune âge, fiancé déjà la fille et le fils.

Mais sera-t-il bien venu s’il n’achète d’avance leurs faveurs bien cher ? il est encore païen avec les siens, et ils sont déjà chrétiens et baptisés. Quand germe une nouvelle croyance, souvent l’amour et la foi sont arrachés comme une ivraie.

Déjà la maison repose tout entière dans le silence : le père, les filles : la mère seule veille ; elle reçoit son hôte