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Page:Goethe - Werther, 1845, trad. Leroux.djvu/163

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regards dans le monde réel, tout autre nous parait plus parfait que nous-mêmes. Et cela est tout naturel : nous sentons si souvent qu’il nous manque tant de choses ; et ce qui nous manque, souvent un autre semble le posséder. Nous lui donnons alors tout ce que nous avons nous-mêmes, et encore pardessus tout cela certaines qualités idéales. C’est ainsi que nous créons nous-mêmes des perfections qui font notre supplice. Au contraire, lorsque, avec toute notre faiblesse, toute notre misère, nous marchons courageusement à un but, nous nous trouvons souvent plus avancés en louvoyant que d’autres en faisant force de voiles et de rames ; et… Est-ce pourtant avoir un vrai sentiment de soi-même que de marcher l’égal des autres, ou même de les devancer ?




10 novembre.

Je commence à me trouver assez bien ici à certains égards. Le meilleur, c’est que l’ouvrage ne manque pas, et que ce grand nombre de personnages et de nouveaux visages de toute espèce forme une bigarrure qui me dis-