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Page:Goethe - Werther, 1845, trad. Leroux.djvu/193

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enfin, qu’elle était montée dans un grenier, il l’avait suivie, ou plutôt il y avait été attiré après elle. Comme elle ne se rendait pas à ses prières, il voulut s’emparer d’elle de force. Il ne conçoit pas comment il en est venu là ; il prend Dieu à témoin que ses vues ont toujours été honorables, et qu’il n’a jamais souhaité rien plus ardemment que de l’épouser et de passer sa vie avec elle. Après avoir longtemps parlé, il hésita, et s’arrêta comme quelqu’un à qui il reste encore quelque chose à dire et qui n’ose le faire. Enfin il m’avoua avec timidité les petites familiarités qu’elle lui permettait quelquefois, les légères faveurs qu’elle lui accordait ; et, en disant cela, il s’interrompait, et répétait avec les plus vives protestations que ce n’était pas pour la décrier, qu’il l’aimait et l’estimait comme auparavant ; que pareille chose ne serait jamais venue à sa bouche, et qu’il ne m’en parlait que pour me convaincre qu’il n’avait pas été tout à fait un furieux et un insensé. Et ici, mon cher, je recommence mon ancienne chanson, mon éternel refrain. Si je pouvais te représenter ce jeune homme tel qu’il me parut, tel que je l’ai encore devant les yeux ! si je pouvais tout te dire exactement, pour te faire sentir combien je m’intéresse à son sort, combien je dois m’y intéresser ! Mais cela suffit. Comme tu connais aussi mon sort, comme tu me connais aussi, tu ne dois que trop bien savoir ce qui m’attire vers tous les malheureux, et surtout vers celui-ci.

En relisant ma lettre, je m’aperçois que j’ai oublié de